Détroit remonte la pente, grâce à de nouveaux modèles de production et de consommation. Pour ce faire, elle lance un quartier agricole à grande échelle et devient pionnière dans ce domaine aux États-Unis. C’est pour elle, l'opportunité d'un renouveau économique dont elle sait tirer profit en réhabilitant les friches industrielles en agriculture urbaine sachant que celles-ci ont une superficie équivalente à la ville de San Francisco.
En 1970, Coleman Young (maire) a lancé le programme Farm-A-Lot afin d’encourager les habitants à cultiver un lopin de terre dans leur quartier. A l’heure actuelle, l'urban farming prend une réelle ampleur et fait échos aux nouvelles tendances. Les résidents peuvent se former à l'agriculture pour cultiver leur propre jardin ou monter leur petite entreprise mais aussi pour venir y cueillir des produits frais !
Le MICHIGAN URBAN FARMING INITIATIVE
Le Michigan Urban Farming Initiative est une organisation à but non lucratif. Elle utilise l'agriculture comme plate-forme pour promouvoir l'éducation, la durabilité et la communauté dans le but d'élever et d'autonomiser les quartiers urbains, de résoudre les problèmes sociaux et de développer un modèle plus vaste de réaménagement pour d'autres communautés urbaines.
Le Agri-Hood (quartier agricole) est un projet bio, local, gratuit et durable lancé grâce à MUFI (Michigan Urban Farming Initiative qui signifie Initiative de Ferme Urbaine du Michigan). Il s’est développé dans les quartiers désertifiés afin de revitaliser les espaces grâce à quelques hectares de jardins urbains. On peut notamment trouver un jardin sensoriel, un café communautaire et quelques deux cent arbres fruitiers. La lutte contre la dénutrition est engagée puisqu’environ vingt-deux tonnes de produits frais gratuits ont pu être redistribués à un peu plus de deux mille foyers. Le Agri-Hood constitue l'un des rares exemples d'agriculture urbaine qui prouve que l'autosuffisance alimentaire d'un quartier est possible même en pleine ville. Les quantités de nourriture délivrées (gratuites) sont importantes et c’est ce qui différencie le quartier agricole urbain de Détroit des autres. Mille six cent fermes sont comptabilisées à Détroit qui est devenue l'un des meilleurs exemples de la consommation collaborative en Occident.
Le MUFI continue d'innover et transforment les propriétés dégradées ainsi que les terres vacantes en actifs communautaires utiles : citerne d'eau récréative, récolte d'eau…
GREENING OF DETROIT
Rebecca Salminen Witt, directrice de l'ONG, Greening of Detroit précise qu’il y a quinze ans, Détroit était considérée comme un « désert nutritionnel ». Derrière ce terme, on entendait un lieu sans nourriture fraîche et saine disponible à une distance parcourable à pied. Les raisons en étaient simples : diminution de la population, fermeture de nombre de grands supermarchés, prix de certains produits inaccessibles.. Les parcelles de terre abandonnées ont alors été prises par les personnes qui, en dépit de tout, sont restées à Détroit. Elles y ont créé des potagers et depuis 2003, Greening of Detroit les aident en leur fournissant des semences, des formations, en menant des tests sur les niveaux de pollution des sols et de l'eau, en assistant les porteurs de projets dans leurs actions de dépollution afin de garantir la consommation voire la commercialisation, d'aliments sains.