Après plusieurs années de vaches maigres, le salon de l'automobile de Detroit a ouvert ses portes, hier, avec un moral au zénith, tant la croissance du secteur américain semble repartie de plus belle.
Oubliée la crise de 2008 et son cortège de faillites, de fermetures d'usines et de stocks bradés : pour les « trois grands » constructeurs du fief historique de l'automobile comme pour les marques étrangères qui se disputent le juteux marché américain, les lendemains paraissent voués à chanter. Cette euphorie se fera sentir sur les stands, où la part belle est donnée à des modèles massifs, comme les 4x4 ou les pick-up, ou des voitures surpuissantes, même si les autos « vertes » sont aussi de la partie.
L'année 2014 s'est achevée sur une vigoureuse hausse des ventes (+ 5,8 %), les 16,5 millions d'unités écoulées effaçant les effets de la crise née des crédits « subprime » il y a plus de six ans. Dans un pays où la consommation joue un rôle clé sur la croissance, la baisse continuelle du chômage (5,6 % de la population active) laisse espérer une embellie durable. Le consensus des industriels et des analystes s'établit à près de 17 millions de voitures écoulées en 2015, du jamais vu depuis 2001. « Toute amélioration dans le marché du travail est bénéfique au secteur automobile. Ceux qui ont des revenus élevés vont acheter des voitures neuves, et les ménages plus modestes s'intéressent à l'occasion », explique Tom Webb, responsable des analyses économiques chez Kelley Blue Book, alors que 2014 a vu la création de près de trois millions d'emplois.
Les équipementiers français se frottent les mains Si les grands constructeurs français sont, eux, les grands absents de ce salon, les équipementiers français récoltent les fruits du dynamisme américain. Faurecia, filiale de PSA, a triplé son chiffre d'affaires en Amérique du Nord depuis 2007. Elle y réalise aujourd'hui 25 % de ses ventes et y emploie 22.000 personnes. Valeo, avec 16 usines en Amérique du Nord, y a réalisé en 2013 20 % de son activité ; Michelin (16 usines aux États-Unis) y a écoulé 35 % de ses ventes ; et Plastic Omnium, fort de 15 usines en Amérique du Nord, y réalise 27 % de son activité.